Journée de (…) la femme
En arpentant les publications du 8 mars sur les réseaux sociaux, je me suis rendu compte, à ma grande satisfaction, que la « journée de la femme » était bel et bien une aberration. Du moins sous cette forme. Réduire à celala Journée Internationale de Lutte pour les Droits des Femmes est un galvaudage immonde, qui relègue cette journée à une miette de considération jetée sur une table déjà bien chargée d’inégalités, de préjugés, de raccourcis, de stéréotypes et de patriarcat grassouillet.
Or donc. J’ai eu l’idée de cette illustration pour mettre en avant cette dichotomie entre « journée de la femme » et « journée internationale de lutte pour le droit des femmes » en y injectant l’idée que d’autres phrases toutes faites sont en fait, sous un vernis craquelé de féminisme pas crédible, un belle image d’Épinal à l’arrière-goût voire au goût tout court, de domination masculine. En effet, s’il y a souvent une femme derrière un grand homme, c’est bien là le problème. D’où le second volet du dessin.
Tant qu’on continuera à servir à tous, féministes comme humanistes, machistes ou sexistes tout court, ce genre d’idée que dire qu’il y a une « journée de la femme » durant laquelle on peut s’absoudre de tous ses péchés de domination de l’année en lui offrant une rose, on se berce dans l’illusion que l’on fait avancer la cause de l’égalité des sexes en ne changeant finalement rien. Ce qui est, je crois, pire que de ne rien faire. Il n’y a rien de pire que l’ignorance qui s’ignore. Ce n’est donc pas « mieux que rien », d’avoir créé cette journée, c’est « moins que rien ». Et ce n’est pas « un petit pas » c’est juste un piétinement dans la même boue multi-millénaire.